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Mercredi dernier, dans l’écrin du Théâtre des Champs-Élysées de Paris, temple de l’art lyrique, le pianiste libanais Omar Harfouch a érigé devant 250 personnalités et 1700 mélomanes et curieux une cathédrale sonore dont les voûtes s’élancent vers un ciel de concorde. Le Concerto pour la Paix, joyau de la soirée, a jailli comme une source vive au cœur d’un désert de discorde.
Entre deux mouvements musicaux, la voix d’Harfouch s’élève comme celle d’un muezzin – « Sauver une vie, c’est sauver l’humanité », lance-t-il, puisant dans la sagesse commune de la Torah et du Coran. Par cette phrase, qui est aussi le titre de l’une de ses compositions, Omar Harfouch souhaite faire résonner la corde sensible de l’universel. La corde qui vibre en chaque être humain, par-delà les frontières de la foi.
Un funambule des émotions qui plaide pour la paix universelle
Harfouch est un équilibriste de l’âme, marchant sur le fil fin qui sépare la douleur de l’espérance. Son histoire, brodée de fils sombres par la guerre du Liban, aurait pu n’être qu’un linceul de regrets. Il en a fait un étendard flamboyant, une bannière sous laquelle se rassemblent les artisans de paix, de la Commission européenne au Sénat, en passant par le Théâtre des Champs Élysées.
Un concert spectaculaire
Le concert, qui a coûté près d’un million d’euros, était à l’image de son créateur : une symphonie du contraste où le grandiose côtoie l’intime, où le spectaculaire s’incline devant la profondeur. Dans la salle, un parterre éblouissant a pris place : Catherine Deneuve, Marie-Jo Pérec, Nelson Monfort, Teddy Riner, Adriana Karembeu au bras de Marc Lavoine, Franck Dubosc, Élie Semoun, Slimane ou encore Amel Bent ont répondu à l’appel du Maestro.
Ces hommes et femmes emblématiques ont ajouté une touche scintillante à cette soirée déjà lumineuse. Certains esprits chagrins pourraient ne voir dans cet événement qu’un feu d’artifice mondain. Ce serait aller un peu vite. Si Harfouch a choisi le faste, c’est pour mieux faire résonner les échos de son message.
Au sortir de cette soirée, le public ne quittait pas simplement une salle de spectacle. Il s’éveillait d’un rêve éveillé, porteur d’une flamme nouvelle. Le pianiste libanais a démontré que la musique n’est pas qu’un baume pour l’âme, mais un levier capable de soulever les montagnes.
L’art au service de la paix
Ainsi, au cœur du tumulte parisien et sous le regard bienveillant des étoiles qui ont illuminé cette nuit mémorable, Omar Harfouch a rempli son pari : unir les âmes par la magie intemporelle de l’art et rappeler à chacun que chaque geste en faveur de la paix compte. Les applaudissements, des vagues d’enthousiasme, continuent de résonner dans les murs du Théâtre, témoins d’une soirée inoubliable.
Il ne reste plus qu’à espérer que d’autres initiatives de cette envergure et d’autres artistes de cette trempe prennent exemple sur ce concert d’ Omar Harfouch pour illuminer de nouveau les soirées parisiennes… et apporter un peu d’espoir dans les cœurs des spectateurs.
Crédit photo : Daniel Topic