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Le régime selon le groupe sanguin fait partie de ces méthodes qui reviennent régulièrement dans les conversations et sur les réseaux. Il promet une approche ultra personnalisée : si vous n’arrivez pas à perdre du poids, ce serait parce que vous ne mangez pas en accord avec votre sang. L’idée est simple, brillante sur le papier, presque rassurante. On vous explique enfin pourquoi les autres régimes n’ont pas marché, sans remettre en cause votre volonté.
Mais derrière ce récit très séduisant, une question essentielle se pose : est-ce vraiment une méthode efficace pour maigrir, ou simplement une belle histoire bien empaquetée ? Pour y répondre, il faut regarder à la fois ce que ce régime raconte, ce qu’il change concrètement dans l’assiette, et ce que les études scientifiques observent réellement. C’est ce décryptage que je vous propose, pour que vous puissiez décider en connaissance de cause.
Pourquoi le régime groupe sanguin nous parle autant
La diète ABO repose sur un principe très facile à retenir. Chaque groupe sanguin aurait son “menu idéal” : les O seraient des profils “chasseurs”, faits pour manger plus de protéines animales ; les A, des profils “agriculteurs”, plus à l’aise avec une alimentation végétarienne ; les B et AB auraient, eux, des régimes plus mixtes. En quelques phrases, on vous donne l’impression que votre sang détient la clé de votre silhouette, comme une sorte de carte d’identité alimentaire.
Dans un univers où l’on vous promet partout de perdre du poids rapidement, ce discours se démarque. On ne vous vend pas seulement une méthode de plus, on vous propose un régime censé être “fait pour vous”. C’est valorisant et très confortable psychologiquement. Vous n’êtes plus celle qui “n’y arrive pas”, vous devenez celle qui n’avait pas encore trouvé la bonne équation. Émotionnellement, ce repositionnement est très fort, surtout quand les échecs précédents ont laissé des traces.
Et puis ce régime arrive dans un contexte saturé de méthodes express : on vous parle de perdre plus de 4 kg en 4 jours avec le régime Natman ou d’éliminer vite des kilos avant une date importante. Le régime groupe sanguin ajoute une couche “scientifique” à cette logique : globules rouges, compatibilité, héritage de nos ancêtres. Le vocabulaire donne l’impression de sérieux. Mais ce vernis ne suffit pas à convaincre les chercheurs, qui ont voulu vérifier si tout cela tenait vraiment.
Ce que disent vraiment les études
Devant le succès de la théorie, des équipes scientifiques ont étudié le régime groupe sanguin de près. Une revue publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition a passé en revue les travaux disponibles. Sa conclusion est nette : aucune preuve solide ne montre que ces régimes sont efficaces parce qu’ils sont adaptés à un groupe sanguin précis, comme le détaille la synthèse accessible sur PubMed. Autrement dit, l’idée est séduisante, mais elle n’est pas confirmée par les données.

Une équipe de l’Université de Toronto a ensuite suivi plus de 1 400 adultes en analysant leur façon de manger, leur groupe sanguin, leur IMC, leur tour de taille et plusieurs marqueurs sanguins. Leurs résultats sont intéressants : certains profils alimentaires, très proches du régime A végétal ou du régime O plus pauvre en glucides, améliorent réellement la santé cardiométabolique. Mais ces bénéfices sont indépendants du groupe sanguin, comme l’explique le communiqué “Popular diet theory debunked” publié par l’Université de Toronto. Ce n’est donc pas la lettre sur votre carte de groupe qui change tout, mais le contenu de vos repas.
Ce que montrent ces travaux, c’est une confusion fréquente entre le cadre et la cause. Oui, certaines personnes perdent du poids en suivant ce type de programme, mais pas parce qu’il est “aligné” avec leur sang. Elles perdent du poids parce qu’elles mangent plus de légumes, plus d’aliments bruts, moins de sucres ajoutés et moins de produits ultra-transformés. Le régime selon le groupe sanguin peut donc agir, mais pour les mêmes raisons qu’un autre cadre alimentaire mieux pensé, pas pour une raison magique liée aux globules rouges.
Ce qui fonctionne vraiment pour maigrir
Si l’on met de côté l’histoire très séduisante du régime groupe sanguin, on revient à des bases beaucoup plus simples. Les études sur la perte de poids convergent : les approches qui fonctionnent dans la durée réduisent les produits ultra-transformés, les boissons sucrées, l’alcool, et augmentent les fibres, les protéines de qualité, les fruits et légumes. Ce n’est pas spectaculaire, ce n’est pas vendu comme un défi de trois jours, mais c’est efficace, bien plus que des promesses comme perdre jusqu’à 4,5 kg avec le régime militaire.
La vraie personnalisation ne passe pas par votre ABO, mais par votre réalité. Vos horaires, votre niveau de stress, votre budget, votre vie sociale. Un cadre alimentaire qui fonctionne pour une femme très active ne sera pas forcément le même pour une personne sédentaire, même avec le même groupe sanguin. C’est votre quotidien qui doit guider les ajustements, pas une théorie rigide. Certaines méthodes peuvent servir de point de départ, comme cette méthode japonaise miracle pour une perte de poids efficace ou des programmes promettant de perdre 7 kilos en 3 semaines sans régime draconien, mais l’essentiel est de garder seulement ce qui est tenable pour vous.

L’aide de professionnels peut aussi faire une vraie différence. Un médecin peut vérifier s’il existe une cause médicale à une prise de poids résistante. Un diététicien-nutritionniste peut adapter un plan à vos habitudes, plutôt que de vous imposer une grille figée. À l’inverse, multiplier les régimes très durs, uniquement centrés sur des objectifs rapides ou des zones ciblées – comme la méthode secrète des experts pour éliminer les poignées d’amour – peut entretenir le yo-yo et la culpabilité. L’idée n’est pas de tout bannir, mais de choisir ce qui vous aide vraiment, sur plusieurs mois, pas seulement sur une balance un lundi matin.
Garder la main sur vos choix
Autour de vous, certaines personnes vous diront que le régime groupe sanguin a “tout changé” pour elles. Et parfois, quelque chose a réellement changé : plus de cuisine maison, moins de grignotage, davantage d’attention à ce qu’elles mangent. Plutôt que de rejeter leur expérience, vous pouvez reconnaître ces progrès et vous rappeler que, d’après les études, ces effets positifs viennent surtout de la qualité globale de l’alimentation, pas du groupe sanguin en lui-même. Cela permet de garder la discussion ouverte, sans entrer dans un débat stérile.
C’est aussi une manière de vous protéger. En évitant de vous enfermer dans un “pour ou contre”, vous gardez la liberté de tester, d’ajuster, de revenir en arrière si besoin. Vous pouvez piocher des idées, en laisser d’autres, sans que cela remette en cause votre valeur ou votre sérieux. Votre poids ne résume pas qui vous êtes, et votre groupe sanguin encore moins. La vraie question n’est peut-être plus : “Quel régime est fait pour mon sang ?”, mais plutôt : “Qu’est-ce que je peux changer, à mon rythme, pour que mon corps, mon assiette et ma vie soient un peu plus alignés chaque jour ?”
La rédactrice a utilisé l'IA pour corriger cet article.
