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Qui aurait cru qu’en tondant sa pelouse, on pouvait attirer des vipères au lieu de les faire fuir ? Pourtant, c’est ce qui se passe dans nos jardins depuis quelques années. Ces reptiles sont de plus en plus présents dans les zones périurbaines, avec une hausse de 17 % depuis 2019. Et le plus surprenant ? Certains sons du quotidien agissent sur elles comme de véritables aimants.
On connaît nos deux principales espèces de vipères françaises : l’aspic (Vipera aspis) dans le Sud-Ouest et le Massif central, et la péliade (Vipera berus) dans le nord et en montagne. Cependant, on ignore souvent comment elles réagissent aux bruits familiers de nos jardins. Chaque année, ces serpents causent environ 1 000 à 2 000 morsures, selon l’Anses.
Ces reptiles sont sensibles aux basses fréquences entre 250 et 400 Hz. Les pas lourds sur une terrasse, le raclement de meubles d’extérieur, le ronronnement d’une tondeuse… Tous ces bruits anodins peuvent avoir un effet inattendu. Alors que la plupart des animaux fuient, les vipères, curieuses, peuvent s’en rapprocher.
Pourquoi les vipères sont plus présentes dans les jardins en 2025
En réalité, le réchauffement climatique a bouleversé les habitudes de ces reptiles. Leur période d’hibernation s’est raccourcie, et depuis 1990, ils sortent en moyenne 17 jours plus tôt. Ainsi, leur activité débute un mois plus tôt qu’il y a 50 ans. Leur distribution géographique a également évolué : la limite supérieure de leur habitat a monté de 60 à 70 mètres par décennie, soit environ 190 mètres depuis 1990. Cette adaptation témoigne de leur recherche de conditions climatiques optimales.
De plus, nos pratiques de jardinage ont créé des environnements attractifs pour ces reptiles. La tri des biodéchets instaurée en 2024 a conduit plus de 4 millions de Français à adopter un composteur, qui agit comme un aimant à vipères. Les composteurs peuvent atteindre plus de 40°C, offrant un microclimat idéal pour ces animaux à sang froid.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 2021 et 2024, les signalements de vipères aspic dans les espaces privés ont augmenté de 23 %, surtout au printemps. L’association Herpétologie de France révèle que 80 % des vipères recensées entre avril et juin choisissent un abri près d’une source de chaleur artificielle, comme les composteurs.
D’autres éléments attirent ces serpents :
- Tas de bois, offrant refuge sombre, humide et chaud
- Plantes comme l’herbe de la pampa
- Abords des piscines, combinant zones ensoleillées et ombragées
Rappelons que ces reptiles jouent un rôle écologique essentiel, se nourrissant de rongeurs et contribuant à l’équilibre de notre écosystème.
Le son inattendu qui attire les vipères
On a longtemps cru que les vipères étaient sourdes. Grosse erreur ! Ces reptiles perçoivent les sons différemment, mais ne ratent rien de ce qui les entoure. Sans oreilles externes ni tympans, elles captent les vibrations grâce à un organe appelé « columelle ». Une étude de 2023 dans PLOS ONE a confirmé que les vipères sont sensibles aux basses fréquences entre 250 et 400 Hz, correspondant à plusieurs bruits quotidiens de nos jardins :
- Les pas lourds sur une terrasse en bois
- Le raclement de meubles d’extérieur (chaises, tables)
- Le bruit d’une tondeuse thermique ou d’un taille-haie électrique
- Le martèlement régulier (bricolage, marteau, maillet de parasol)
Ce qui est fascinant, c’est que les sons émis par la plupart des animaux attirent les vipères. Curieuses, elles s’en rapprochent, associant ces vibrations à un coin chaud ou à un rongeur, leurs proies favorites. Les scientifiques ont montré que les serpents entendent principalement grâce aux vibrations de leur tête. Ces vibrations sont transmises par des os au canal cochléaire à travers la columelle et le liquide périlymphatique de l’oreille interne. Plutôt sophistiqué pour un animal supposé sourd !
Les recherches indiquent que les serpents réagissent aux sons aériens et terrestres, à des fréquences de 0 à 450 Hz. Cependant, toutes les espèces ne réagissent pas de la même manière. Certains grands serpents, comme le python de Ramsay, s’approchent par curiosité, tandis que les petites vipères, plus vulnérables, évitent les sons. Dans notre jardin, les vipères perçoivent souvent les vibrations de nos activités comme des opportunités plutôt que des dangers, ce qui explique pourquoi certains bruits familiers attirent ces reptiles.
Aménagements extérieurs qui favorisent leur venue
Nos jardins regorgent d’installations pour les vipères. Le champion ? Le tas de bois, qui offre un microclimat frais et humide, même en période de canicule. Les interstices entre les bûches créent des cachettes parfaites, à l’abri des prédateurs, et attirent les rongeurs, leurs proies favorites.
Le composteur est également un refuge privilégié, avec des températures dépassant 40°C, un véritable paradis pour ces reptiles à sang froid. Selon l’Office français de la biodiversité, les signalements de vipères dans les espaces privés ont augmenté de 23 % entre 2021 et 2024, surtout depuis que le tri des biodéchets est devenu obligatoire.
D’autres installations de jardin sont particulièrement attractives :
- Les haies épaisses et talus : les vipères y bénéficient de bonnes conditions pour réguler leur température en sécurité et d’une nourriture variée
- Les murets en pierre sèche : ils accumulent la chaleur tout en offrant de nombreuses cachettes
- Les terrasses en bois non fermées dessous : elles combinent ombre, calme et chaleur douce
- Les zones autour des points d’eau : fontaines, piscines et bassins attirent les vipères qui cherchent à se rafraîchir
Le Muséum national d’histoire naturelle confirme que la vipère préfère les milieux semi-ouverts, attirée par les jardins peu entretenus. Les chiffres montrent que 80 % des vipères, entre avril et juin, choisissent un abri près d’une source de chaleur artificielle.
Pour limiter leur présence, quelques gestes simples s’imposent :
- Tondre régulièrement
- Éviter les amas de végétation
- Reboucher les petits trous ou fissures
Certains experts suggèrent d’aménager une zone au fond du jardin avec des tas de bois et de pierres pour leur offrir un habitat éloigné de la maison, un compromis en quelque sorte.
Conclusion
On peut dire qu’après cette enquête, les vipères font partie de notre quotidien périurbain. Leur présence accrue s’explique par plusieurs facteurs : le réchauffement climatique, des hibernations plus courtes et nos nouvelles habitudes de jardinage, comme le compostage.
Contrairement à ce que l’on pense, ces reptiles ne sont pas sourds et réagissent bien aux basses fréquences entre 250 et 400 Hz. Certains bruits banals, comme ceux d’une tondeuse, peuvent les attirer. Cette sensibilité vient de leur façon unique de capter les vibrations avec leur columelle, ce qui les aide à anticiper leur comportement.
Côté aménagement, nos espaces extérieurs jouent un rôle clé. Les tas de bois, composteurs, murets en pierre sèche ou terrasses deviennent des refuges parfaits pour ces reptiles, leur offrant protection, chaleur et proximité avec leurs proies. Face à cette cohabitation croissante, rappelons-nous que ces animaux ont une utilité écologique, notamment pour réguler les populations de rongeurs.
Mieux vaut rester prudent : tondre régulièrement ou reboucher les fissures limite les rencontres indésirables. La solution se trouve peut-être dans un équilibre : aménager une zone dédiée au fond du jardin pour ces reptiles tout en sécurisant les espaces de vie. Cette approche respecte la biodiversité sans mettre en danger nos proches. Les vipères ne cherchent pas la confrontation, mais un endroit favorable pour survivre.
La rédactrice a utilisé l'IA pour corriger cet article.
