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Les inégalités entre les femmes et les hommes se mesurent à travers divers indicateurs, notamment la répartition des tâches domestiques, le temps consacré aux enfants, les salaires et les responsabilités professionnelles. Ces chiffres, bien que significatifs, ne rendent pas compte de la charge mentale ni de la flexibilité face à l’imprévu, souvent assumées par les femmes, tant à la maison qu’au travail.
Les femmes doivent redoubler d’énergie
Le travail émotionnel désigne le processus par lequel un individu gère ses émotions ainsi que celles des autres dans des situations difficiles. Ce processus implique souvent de masquer ses propres émotions pour répondre aux attentes sociales.
Dans une société patriarcale, il est attendu des hommes qu’ils maîtrisent ce travail émotionnel en dissimulant leurs émotions – qu’il s’agisse de tristesse, de stress ou d’anxiété – et en affichant une attitude neutre, voire indifférente.
Cependant, cette approche masculine du travail émotionnel engendre des conséquences pour les femmes, qui sont souvent conditionnées à gérer ces émotions en apportant réconfort, empathie et écoute. Une mère témoigne : « Quand c’est son tour de garder les enfants, il continue de travailler et les laisse jouer dans un coin. Mais les petits finissent par s’impatienter ou se disputer, et lui, il reste impassible ! Ils viennent alors me voir dans mon bureau pour que j’écoute leurs frustrations. Et quand c’est à mon tour de les gérer, ils deviennent très collants et exigeants. »
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En d’autres termes, derrière une apparence d’égalité dans la répartition des tâches domestiques au sein du foyer, se cache une gestion asymétrique du travail émotionnel, obligeant les femmes à fournir un effort supplémentaire. Une répondante partage son expérience : « Pour mes amis et ma famille, je suis très chanceuse pendant ce confinement. J’ai un mari qui fait du 50/50 sur le temps de travail et du 50/50 sur le temps de garde des enfants. Mais tout ça, c’est sur le papier. Dans la réalité, je dois mettre deux fois plus d’énergie. »
73% des femmes réalisent plus de tâches ménagères que leur conjoint
Alors que les débats sur les violences faites aux femmes et les inégalités entre les sexes prennent de l’ampleur dans les médias, une enquête menée par l’institut de sondage Ifop révèle que les mentalités peinent encore à évoluer.
Réalisé auprès de 5026 Européens pour Consolab, ce sondage met en lumière le chemin qu’il reste à parcourir concernant la répartition des tâches domestiques, et ce, dans tous les pays européens. Ainsi, 73% des femmes contre 16% des hommes avouent réaliser plus de tâches ménagères que leur partenaire.
Lorsqu’on leur demande si elles effectuent beaucoup, un peu plus, un peu moins ou à peu près autant que leur conjoint, les femmes répondent « beaucoup plus » à hauteur de 69% en Italie, 44% en France, ainsi qu’en Espagne, et 43% en Allemagne et au Royaume-Uni.
