Les chats ont évolué génétiquement afin de pouvoir mieux communiquer avec les humains !

Les chats ont développé des capacités vocales uniques grâce à des variations génétiques, facilitant leur communication avec les humains et illustrant une coévolution fascinante.

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Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certains chats sont de véritables pipelettes alors que d’autres préfèrent garder le silence ? La science vient enfin de nous donner la réponse ! Des chercheurs du Wildlife Research Center de l’université de Kyoto ont fait une découverte fascinante qui explique cette différence de comportement chez nos compagnons félins.

L’étude, menée sur 280 chats de races mélangées dans des foyers japonais, a rencontré un succès inattendu : 265 propriétaires ont répondu à l’appel en une seule journée. On peut dire que l’intérêt pour nos petits félins ne manque pas !

Ce qui ressort de cette recherche est tout simplement remarquable. Les scientifiques ont découvert un lien génétique direct entre la communication vocale de nos chats et une variation du gène du récepteur aux androgènes. En gros, les chats qui portent la version courte de ce gène sont naturellement plus bavards que ceux dotés de la version longue.

Et voici où ça devient vraiment intéressant : cette différence génétique explique aussi pourquoi les chats de race pure semblent souvent moins enclins à miauler que leurs cousins de races mélangées. Ces derniers, souvent d’anciens errants qui ont dû apprendre à attirer l’attention humaine pour survivre, ont conservé cette précieuse capacité de communication. Une adaptation génétique qui témoigne de l’incroyable évolution de nos compagnons à quatre pattes pour mieux vivre à nos côtés.

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Les découvertes génétiques sur la communication des chats

Rentrons maintenant dans le vif du sujet avec les détails de cette recherche menée par Yume Okamoto, doctorante au Centre de recherche sur la faune sauvage de l’Université de Kyoto. Son équipe s’est penchée sur le fameux gène du récepteur aux androgènes, situé sur le chromosome X, pour percer le mystère de la communication féline.

Les 280 chats de l’étude, tous stérilisés et vivant en foyer, ont eu leur ADN comparé à celui de 11 autres espèces de félidés. Les scientifiques ont alors découvert quelque chose de fascinant : ce gène se présente sous deux formes distinctes, selon le nombre de répétitions d’un acide aminé appelé glutamine :

  • Type court : 18 répétitions ou moins
  • Type long : 19 répétitions ou plus

Mais attention, l’histoire ne s’arrête pas là ! Cette variation génétique agit différemment selon que l’on parle d’un mâle ou d’une femelle. Les mâles dotés du gène court sont de vrais bavards qui n’hésitent pas à miauler pour réclamer leur gamelle ou attirer l’attention. Les femelles avec ce même gène, elles, se montrent plutôt méfiantes et parfois agressives face aux inconnus.

Chat avec une femme
Femme avec son chat

Ce qui rend cette découverte encore plus captivante, c’est la comparaison avec les cousins sauvages de nos matous. Le chat-léopard (Prionailurus bengalensis) et le chat viverrin (Prionailurus viverrinus) ne possèdent que la version courte du gène. La version longue serait donc apparue uniquement chez le chat domestique, très probablement à cause de la domestication.

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D’ailleurs, les chats de race pure, issus d’un élevage sélectif intensif, portent plus souvent le gène long que leurs congénères croisés. Ces derniers, descendants de lignées qui ont vécu en semi-liberté, ont gardé la version courte – celle qui les aide à communiquer avec nous pour obtenir ce dont ils ont besoin.

Au final, on comprend mieux pourquoi nos compagnons félins ont cette capacité si particulière à nous « parler ». Leurs miaulements et ronronnements ne sont pas le fruit du hasard : ils résultent d’une véritable évolution génétique façonnée par des millénaires de vie commune avec l’humanité.

L’impact de la domestication sur l’évolution des chats

Cette découverte génétique prend tout son sens quand on se penche sur l’histoire de la domestication féline. Il y a environ 10 000 ans au Proche-Orient, nos ancêtres ont commencé à cohabiter avec les chats, mais pas du tout comme avec les chiens. Les félins ne sont pas devenus nos compagnons par sélection active – ils se sont plutôt invités d’eux-mêmes autour des premiers établissements agricoles pour chasser les nuisibles.

Ce qui est fascinant, c’est que cette cohabitation a fini par modifier profondément leur génome. Les chats ont petit à petit développé des traits qui facilitaient leur vie à nos côtés. Et leur capacité à communiquer vocalement est devenue un véritable atout dans cet environnement humain.

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On peut facilement imaginer le scénario : les chats qui savaient miauler pour attirer l’attention obtenaient plus facilement de la nourriture et de la protection. Résultat, ils avaient de meilleures chances de se reproduire. Les gènes favorisant cette communication se sont donc répandus naturellement au fil des générations.

Mais attention, cette évolution n’a pas été la même partout ! Les chats errants ou semi-sauvages ont gardé cette fameuse version courte du gène, celle qui favorise la vocalisation. Normal, ça leur permettait de survivre en sollicitant l’aide humaine. À l’inverse, les lignées de chats choyés depuis des générations ont développé la version longue du gène – moins de besoin de « demander » quand tout est déjà fourni.

Relation chat-humain
Relation chat-humain

L’élevage moderne a encore accentué ces différences. Les chats de race pure, fruits d’une sélection artificielle poussée, portent majoritairement la version longue du gène et sont généralement moins bavards. Ce qui suggère que les éleveurs ont inconsciemment privilégié des traits différents de ceux que favorisait la sélection naturelle.

La domestication a aussi transformé d’autres aspects du comportement félin. Nos chats modernes tolèrent mieux notre présence, sont plus sociables et gardent leurs comportements de chatons même adultes – ce qu’on appelle la néoténie.

Au final, la relation chat-humain illustre parfaitement comment deux espèces peuvent évoluer ensemble. Nos compagnons félins ont littéralement modifié leur ADN pour mieux communiquer avec nous, transformant une simple cohabitation opportuniste en véritable partenariat.

Les différences entre les races de chats et leurs comportements

Le monde félin ne cesse de nous surprendre par sa diversité comportementale. Avec près de 80 races reconnues officiellement, chaque lignée féline possède des traits qui vont bien au-delà de l’apparence physique. Et les différences sont parfois étonnantes !

Une étude menée en 2019 a révélé des tendances comportementales fascinantes selon les races. Les British Shorthair, par exemple, se montrent moins en quête de contact humain, tandis que le Korat et le Devon Rex adorent littéralement solliciter notre attention. Du côté des tempéraments, les Persans remportent la palme de la douceur en tant que félins les moins agressifs, alors que les Cornish Rex, Korat et Bengal figurent parmi les plus dynamiques.

Certaines corrélations génétiques défient pourtant nos attentes. Chez les Ragdolls et les Maine Coons, les chercheurs ont observé un lien surprenant entre le niveau d’activité et la recherche de contact humain. Résultat, les éleveurs qui sélectionnent des Ragdolls calmes pourraient sans le savoir favoriser des individus moins sociables.

British Shorthair
British Shorthair

La génétique n’explique cependant pas tout. Une étude espagnole portant sur 816 propriétaires l’a bien démontré : l’environnement influence considérablement le comportement félin. Les chats d’appartement se révèlent plus joueurs mais moins chasseurs que leurs congénères vivant en maison ou à la campagne. Par ailleurs, ceux laissés seuls entre 4 et 8 heures quotidiennement développent davantage de comportements compulsifs.

Les relations avec d’autres animaux modifient aussi le tempérament. La présence d’un chien dans le foyer favorise le jeu et le ronronnement, mais peut parfois déclencher de l’agressivité et du toilettage compulsif.

Le LOOF (Livre officiel des origines félines) décrit certes les persans comme « paisibles », les siamois comme « démonstratifs » ou les maine coons comme « sentimentaux », mais chaque chat reste un individu unique. L’expérience du propriétaire joue d’ailleurs un rôle déterminant : les félins sont généralement plus sociables et moins agressifs lorsqu’ils vivent avec une personne ayant déjà possédé des chats.

En tout cas, si la race offre certaines tendances comportementales, l’environnement, la socialisation précoce et l’histoire personnelle de chaque félin façonnent ensemble sa personnalité distinctive.

Ce que cette découverte nous apprend sur nos félins

Cette recherche japonaise nous révèle finalement que la relation entre nos chats et nous est bien plus sophistiquée qu’on ne le pensait. Les différences génétiques liées au récepteur des androgènes expliquent enfin pourquoi Minou du voisin n’arrête jamais de miauler tandis que votre chat préfère s’exprimer par des regards éloquents.

Ce qui est fascinant, c’est que cette évolution génétique témoigne d’une véritable adaptation de nos compagnons félins à notre mode de vie. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les chats seraient restés essentiellement sauvages, ils ont bel et bien développé des mécanismes spécifiques pour mieux communiquer avec nous au fil des millénaires.

La relation entre nos chats et nous
La relation entre nos chats et nous

Les chats de races mélangées, souvent issus de lignées ayant dû se débrouiller dans la rue, ont conservé cette précieuse capacité vocale qui leur permettait d’attirer notre attention et d’assurer leur survie. Une stratégie gagnante, en somme !

Il faut néanmoins garder à l’esprit que chaque chat reste unique. Si la génétique joue son rôle, l’environnement et les expériences de vie façonnent tout autant le caractère de nos félins. C’est ce qui explique pourquoi deux chats de la même race peuvent avoir des personnalités si différentes.

En tout cas, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre nos compagnons à quatre pattes. Les miaulements et ronronnements qui égayent notre quotidien ne sont pas juste mignons – ils sont la preuve vivante d’une coévolution remarquable entre nos deux espèces. On ne doute pas que cette recherche nous aidera à créer des liens encore plus forts avec nos petits félins.