À travers le parcours d’Automne, une héroïne confrontée aux abus de pouvoir et aux luttes intimes, l’autrice explore la résilience, l’émancipation et l’espoir.
Dans une interview exclusive, Julia Brandon se confie sur ses inspirations, sa vision de l’écriture et le message universel de son roman : croire en soi et ne jamais abandonner. Un livre puissant à découvrir dès maintenant.
Le titre de votre livre – Vita – signifie « vie » en latin. Pourquoi avoir choisi ce mot et en quoi reflète-t-il le cœur de votre récit ?
Julia Brandon : J’ai choisi ce titre parce qu’il symbolise l’élan vital d’Automne. Son histoire est une quête de liberté, un véritable récit initiatique où elle se transforme et se révèle. Elle traverse des épreuves qui la métamorphosent, la faisant passer d’un être ordinaire à une jeune femme extraordinaire. À la fin du roman, Automne « naît » enfin pour devenir pleinement elle-même. Ce mot reflète parfaitement cette renaissance.
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Votre récit explore des thèmes comme la renaissance, la quête de liberté et l’émancipation. Ces thèmes sont-ils en partie autobiographiques ou simplement universels ?
Julia Brandon : Ces thèmes sont universels, mais je ne cherche pas à transmettre un message précis à travers ce livre. Mon objectif est avant tout d’émouvoir, de faire vivre une expérience intense au lecteur. Chacun peut y projeter ses propres émotions et interprétations. Nous partageons tous un désir de liberté et de justice, mais ce livre n’est pas une autobiographie. Je me suis concentrée sur des thématiques qui me touchent profondément.
Comment les luttes d’Automne – l’émancipation féminine, la dénonciation des abus de pouvoir – résonnent-elles aujourd’hui en 2024 ?
Julia Brandon : Ces thèmes me parlent évidemment, notamment en tant que femme, mais je n’ai pas écrit Vita pour lancer un débat. Mon premier objectif était d’écrire une histoire qui me touche et qui touche les lecteurs. Je voulais une œuvre qui ne laisse personne indifférent, une lecture marquante, presque viscérale, tout en restant un moment d’évasion et de plaisir.
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Quels auteurs ou quelles œuvres vous ont inspirée et influencée dans l’écriture de Vita ?
Julia Brandon : Je puise mon inspiration dans la peinture et la littérature. Avant de commencer Vita, j’ai lu La Jeune Fille à la perle de Tracy Chevalier, dont j’ai adoré l’ambiance à la fois intime et mystérieuse, presque humide. J’ai aussi été marquée par Le Parfum de Patrick Süskind, pour son atmosphère sombre et dense. Enfin, Lucas Di Fulvio, un auteur italien, a eu une influence majeure sur moi. J’admire la manière dont il insuffle une profonde humanité à ses récits, là où on ne l’attend pas, et cela m’a encouragée à aller plus loin dans le travail psychologique de mes personnages.
La relation d’Automne avec les autres personnages, notamment Silas et son frère, est centrale. Pourquoi avoir intégré ces touches d’irréel dans une histoire si ancrée dans les émotions humaines ?
Julia Brandon : Le fantastique est pour moi un outil d’écriture, une manière de donner plus de liberté et de puissance à certains éléments du récit. Ce n’est pas le cœur de l’histoire, mais ces touches permettent d’amplifier la poésie et l’intensité dramatique. Je ne suis pas une grande lectrice de fantastique pur, mais j’aime l’idée qu’un soupçon d’irréel puisse se glisser dans le quotidien. Cela m’a permis de raconter l’histoire que j’avais en tête sans me limiter aux contraintes du réel.
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À travers Automne, vous explorez les limites imposées par la société et les proches. Pensez-vous que Vita est avant tout une histoire de résilience ?
Julia Brandon : Absolument. Automne incarne une force et une pureté absolues. Elle ne se laisse jamais abattre, peu importe les épreuves. Pour moi, elle représente un idéal de résilience. À travers ce personnage, je voulais montrer comment une jeune fille de 16 ans peut transcender la souffrance et les horreurs qu’elle subit pour se reconstruire et renaître plus forte que jamais.
L’éducation et la transmission, notamment avec la lecture et le latin, jouent un rôle clé dans le récit. Pourquoi ces choix et que symbolisent-ils pour vous ?
Julia Brandon : L’éducation est la base de toute société, une ouverture sur le monde. J’ai fait des études classiques en grec et en latin, et j’accorde une grande importance à transmettre ces valeurs à mes enfants. C’est un clin d’œil à l’auteur Lucas Di Fulvio, qui explore également ce thème dans Le Paradis caché. Aujourd’hui, dans un contexte où l’éducation est parfois remise en question, je trouve essentiel de rappeler combien elle est fondamentale pour continuer à apprendre et à découvrir.
En vous écoutant, vous utilisez beaucoup le terme « se battre », est-ce que vous vous êtes battue à seize ans ou en général ?
Julia Brandon : Nous avons tous nos combats. Pour ma part, je lutte chaque jour contre la sclérose en plaques, une maladie chronique. Heureusement, elle est bien maîtrisée, mais cela reste une bataille quotidienne. Mes plus belles luttes sont celles pour mes enfants, pour leur offrir un accès à la culture, à l’art et à la beauté du monde. Ce sont ces combats qui me donnent la force d’avancer.
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Automne serait votre héroïne idéale qui vous aide à vous échapper ?
Julia Brandon : Oui, elle représente un idéal. Elle ne baisse jamais les bras, même dans les moments les plus difficiles. Bien sûr, la liberté absolue n’existe pas, nous vivons tous avec des contraintes, mais elle reste une source d’inspiration. J’aimerais avoir sa force, mais je suis humaine, pas une héroïne.
Le cadre de l’histoire, entre lieux réels et imaginaires, semble riche en symbolisme. Pouvez-vous nous parler de l’importance de ces décors dans votre écriture ?
Julia Brandon : Le décor joue un rôle essentiel. Je voulais qu’il soit visuel, presque palpable, sans pour autant surcharger le texte de descriptions. Les univers sombres, moyenâgeux et gris m’attirent particulièrement, en partie grâce à ma culture gréco-latine. Les lieux sont un mélange de réel et d’imaginaire, construits au fil de l’écriture. Ils servent à renforcer l’immersion et à soutenir l’atmosphère du récit.
L’écriture de Vita mélange poésie et tension dramatique. Comment avez-vous travaillé le style pour marier ces deux registres ?
Julia Brandon : Mon écriture est très intuitive, presque viscérale. Je dirais qu’elle est visuelle, sur le fil de l’émotion, presque animale. Certains passages sont écrits d’une traite et restent bruts, d’autres nécessitent davantage de retravail.
En combien de temps l’avez-vous écrit ?
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Julia Brandon : J’ai commencé Vita il y a deux ans, mais je l’ai mis en pause car je n’avais pas trouvé la fin. Quand l’idée m’est venue deux ans plus tard, j’ai terminé l’écriture de la fin en trois jours. Cependant, ce livre a continué de mûrir dans mon esprit tout au long de ces deux années et je l’ai travaillé.
Une journée type d’écriture ?
Julia Brandon : Je n’ai pas vraiment de rituel, si ce n’est un café au début de ma journée. Lorsque je suis plongée dans l’écriture, je deviens obsessionnelle. Après avoir déposé mes enfants à l’école, je m’y consacre entièrement jusqu’à leur retour, sans pause. Mais je fonctionne par périodes ; je peux aussi passer des semaines sans écrire. Je n’écris pas la nuit. J’ai besoin du soleil.
Si vous deviez résumer le message principal de Vita en une phrase, que diriez-vous à vos lecteurs ?
Julia Brandon : Il faut toujours croire en soi. Ne jamais baisser les bras. Je ne veux pas que les personnages transmettent un message… Demain peut être meilleur. Battez-vous. C’est un message d’espoir.
E. Maillot-Nespo