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Mais qu’ils ne se réjouissent pas trop vite, pas une once de THC (la substance psychotrope du cannabis), à priori, dans ce qui s’apprête à garnir les rayons de boutiques d’un nouveau genre qui commencent à surfer sur ce nouveau marché. De plus, aucune volonté politique gouvernementale particulière pour cette prise de décision, il s’agit seulement de se mettre en conformité avec la réglementation européenne.
THC ou CBD ?
Cette bataille de sigles cache une vérité botanique, une même source pour une bio-activité différente. Précisons que le chanvre, la marijuana et le cannabis appartiennent à la même famille, celle des cannabacées. En fait, leur différence tient à leur usage et leur concentration en THC.
Si le cannabis indica tient le haut de l’affiche en présentant des concentrations supérieures à 25%, les autres chanvres en contiennent bien moins, 0,2% pour le cannabis sativa utilisé pour la fabrication de papier et de produits isolants.
C’est donc bien du chanvre qui pourra être commercialisé, mais celui-ci contient une autre substance, le CBD, à qui l’on prête des vertus relaxantes… Donc psycho-active, mais pas trop !
Une production de CBD made in France
Ainsi, l’arrêté gouvernemental, qui dispose que « l’autorisation de culture, d’importation, d’exportation et d’utilisation industrielle et commerciale du chanvre est étendue, sous certaines conditions, à toutes les parties de la plante de chanvre sous réserve que sa teneur en THC (la molécule psychotrope du cannabis), ainsi que celle des produits finis, soient inférieures à 0,2%. »
Actuellement soumis pour approbation à Bruxelles, devrait concrétiser ce nouveau commerce et acter, pour les producteurs français (ils sont plus de 2000), la possibilité d’exploiter la totalité de leur culture et récolter les fleurs contenant du CBD, ce qui leur était interdit.
Ce nouveau marché, quantifié à 700 millions d’euros, qui va pouvoir drainer une demande nouvelle, certes les consommateurs habituels de cannabis mais de nouveaux adeptes, à ce point que ces produits pourront être disponibles dans les « Tabacs » et les grandes surfaces.
Des réserves sur le plan sanitaire
Rien n’est parfait. Demeure un embrouiamini, du coté de nombreuses boutiques qui commercialisent déjà, sans cadre légal, les fleurs de chanvre, parce que le décret attendu interdira leur commercialisation sur l’argument qu’elles peuvent être fumées par les consommateurs. Crissement de dents de ces revendeurs, réunis en association, l’Union des professionnels du CBD, dont le représentant menace de recours le gouvernement devant le Conseil d’Etat.
Rien n’est encore joué, d’autant plus que certains addictologues considèrent que la vente légale de CBD, un cannabis «light» est un marchepied pour s’initier à sa consommation et que bon nombre de ces nouveaux adeptes glisseront naturellement vers le cannabis «authentique» même prohibé et, pourquoi pas, à terme vers des drogues dures.
Un débat encore ouvert
Vous l’aurez compris. Cette légalisation du CBD qui va en satisfaire certains, est une première étape dangereuse vers la légalisation des drogues pour d’autres. Mais la France est encore loin de rejoindre des pays comme le Canada, certains états des Etats Unis, l’Australie, etc. où l’usage « récréatif » du cannabis est autorisé. Mais tout débat nécessite d’être informé, n’hésitez pas à en savoir plus avec le guide Miister CBD